Les modèles de gouvernance éducative sont intimement liés au contexte historique, politique et socioculturel de chaque pays parce que l’école n’est qu’un produit de la société dans laquelle elle s’insère, comme l’a écrit Durkheim. Toutefois, à la fin du XXème, le monde est entré dans l’ère de la postmodernité où les sociétés se définissent par leur puissance économique, leur pouvoir d’achat et leur capacité de produire. Ce changement a eu des effets sur les politiques éducatives et sur les modalités de gestion des systèmes d’éducation et de formation. Ainsi, l’efficacité, l’efficience et la rentabilité sont devenues des éléments clés du fonctionnement et de l’évaluation d’un système scolaire parce qu’on considère qu’un système éducatif efficace est celui qui atteint les objectifs scolaires les plus hauts possible avec un coût relativement faible (Levin, 1988 ; Grin, 2011). Dans cette quête d’un système éducatif efficace et performant, la décentralisation et la déconcentration constituent un choix primordial que le Maroc, à l’instar d’autres pays a mis en œuvre en impliquant les collectivités territoriales et les services déconcentrés dans l’implémentation territoriale des politiques éducatives ainsi que dans la gestion des établissements scolaires. A partir d’un benchmark entre quatre systèmes éducatifs (Maroc, France, Brésil et Allemagne), le présent article vise à tenter de répondre aux questions suivantes : Quels sont les périmètres de compétences de l’Etat et des collectivités territoriales dans la politique éducative en général et dans la gestion des établissements scolaires en particulier ? Comment le partage de compétences de ces différents acteurs impactent les performances des élèves et la qualité des services éducatifs ? Quelles sont les modalités les plus adéquates de coopération et de complémentarité entre l’Etat et les collectivités locales pour asseoir des établissements scolaires performants dans le contexte marocain ?