Alors que les politiques font de plus en plus appel aux experts pour trancher des questions de société, la crise démocratique que traverse la France se traduit aujourd’hui par une méfiance des citoyens à l’égard des scientifiques. Dans un contexte d’urgence environnementale absolue, où plusieurs limites planétaires ont déjà été franchies par la société occidentale moderne, il est fondamental de retisser le lien entre citoyens, scientifiques et politiques. L’ensemble de la société doit en effet participer aux décisions sociétales profondes qui nous attendent : repenser nos modes de production et de consommation et imaginer des alternatives désirables au fonctionnement actuel de la société occidentale. Dans cette perspective, la recherche scientifique se mobilise pour développer des outils à même de modéliser des organisations socio-techniques, grâce auxquels des vulnérabilités de ces systèmes sont mises en évidence. L’objectif de ce stage est d’œuvrer à traduire ces phénomènes et risques d’un langage scientifique vers une forme accessible à tous. Ce stage investigue une méthode possible, qui combine trois dimensions : la ludicité, le caractère haptique et la minimalité. Pour cela, ce rapport s’intéresse à des courants de pratique de la participation, pour situer le questionnement de la passation des savoirs. Le jeu sérieux est étudié comme une forme pertinente pour répondre à ce besoin de transposition. Le concept de ludicité et les représentations dans des jeux de société de plusieurs notions sont mis à profit. Ce travail aboutit à la conception de deux démonstrateurs, qui s’appuient sur les travaux scientifiques de l’équipe STEEP de l’INRIA Grenoble Rhône-Alpes. La méthodologie du processus de création, le contenu des dispositifs ludiques, ainsi que le suivi et évaluation de ces démonstrateurs sont présentés.