Imaginons une simulation informatique dans laquelle un grand nombre d’entités se modifient en fonction de l’activité de leurs voisinage, un peu à la manière de composants chimiques simulés qui interagissent entre eux au cours du temps. Au début, dans cet univers informatique, il y a juste de la matière dispersée au hasard, et quelques règles abstraites de physique artificielle. En particulier il n'y a rien que l’on puisse qualifier de vivant : ni corps, ni cerveau, ni action, ni perception, bref pas d'individus et pas d'évolution. Et puis spontanément apparaissent des sortes de petites créatures artificielles : des formes localisées qui se déplacent, contournent des obstacles, peuvent se reconstruire quand leur corps est endommagé, voire parfois même se reproduire entre elles. Serait-ce une forme d'apparition d’une vie artificielle dans un programme informatique ? Récemment, nous avons réalisé des simulations informatiques de ce type, mettant en œuvre des automates cellulaires continus d’un nouveau type, et dans certaines conditions, nous avons observé la formation spontanée de telles structures. Nous allons découvrir comment ces simulations, qui appartiennent à un domaine scientifique appelé Vie Artificielle, permettent de poser des questions essentielles sur l’origine de processus évolutifs dans le vivant. https://www.pourlascience.fr/sd/informatique/quand-l-ia-et-les-automates-cellulaires-explorent-les-premices-de-l-evolution-26650.php