La technique du métal repoussé durant la Protohistoire mise en évidence par la découverte fortuite de quatre "salières" en Corse
Résumé
This article aims to present five objects recently and fortuitously discovered in Corsica ; more specifically in Balagne and
the Sartenais. These items, executed in a relatively soft lithic material (various steatites), display a specific morphology
enabling them to be allocated to a single functional and probably chronological assemblage. On the basis of their principal
morphological characteristics, we interpret these elements as supports for the moulds (“salières”) used in the context of
metal sheet working with the repoussé technique. In the absence of the end products, the nature of this metal remains to
be ascertained. The appearance of the objects and the typology of the engraved basins enable comparisons to be made
with technical methods disseminated in the mid 2nd millennium BC in the eastern Mediterranean, particularly in the
Mycenean context. In this framework, the dual hypothesis of a technical transfer to Corsica during the Middle Bronze Age
and of a use of this savoir-faire in a funerary context is envisaged.
Cet article vise à présenter cinq objets récemment et fortuitement découverts en Corse, plus précisément en Balagne et
dans le Sartenais. Ces pièces, réalisées dans un matériau lithique généralement tendre (cortège des stéatites), offrent une
morphologie particulière permettant de les rattacher à un même ensemble fonctionnel et probablement chronologique.
Au vu de leurs principaux caractères morphologiques, on envisage ces éléments comme des « salières », soit des supports
de matrices utilisées dans le cadre d’une métallurgie au repoussé sur feuille de métal. En l’absence des produits finis, la
nature de ce métal reste à définir. L’aspect des pièces et la typologie des cuvettes gravées permettent des rapprochements
avec certains protocoles techniques diffusés vers le milieu du IIe millénaire en Méditerranée orientale, notamment en
contexte mycénien. Dans ce cadre, la double hypothèse d’un transfert technique vers la Corse au cours du Bronze moyen
et d’une utilisation de ce savoir-faire dans un cadre funéraire est envisagée.