Les jeunes passent de plus en plus de temps sur leur smartphone et leur conscientisation de cet usage mérite d'être questionnée. Pour ce faire, nous avons interrogé des étudiants sur leur utilisation du smartphone. L'analyse des entretiens fait ressortir différents éléments : (1) les étudiants disent ressentir une culpabilité à passer trop de temps sur leur smartphone, souvent basée sur un raisonnement utilitariste ; (2) ils connaissent l'existence de dark patterns utilisés par certaines applications pour augmenter ce temps, et (3) ils ont appris à y répondre par des stratégies basées sur des contraintes temporelles ou sociales. Des cas de captures attentionnelles ont également été étudiés, montrant qu'elles étaient souvent attendues et consenties. Cette étude souligne l'importance de réencastrer les usages dans leur contexte de vie. Ces résultats ouvrent la voie à de futures politiques publiques de sensibilisation et de remédiation attentionnelle à ce sujet, afin de faciliter la réflexivité des étudiants quant à leurs propres usages du smartphone.