Vitali-Rosati (2014) définit l'éditorialisation comme étant « [...] l'ensemble des dispositifs qui permettent la structuration et la circulation du savoir. En ce sens, l'éditorialisation est une production de visions du monde, ou mieux, un acte de production du réel. » Notre communication portera sur cet acte de production, en ce qu'il se décline à travers différents espaces, métaphoriques, numériques et physiques, de la récolte de données scientifiques à leur discussion avec la communauté des pairs, dans un écosystème numérique (Bourassa, 2018). Epron et Vitali-Rosati (2018) font en effet le constat que "[m]ême les contenus destinés à l'imprimé sont dans leur totalité rédigés, structurés et mis en forme avec des outils numériques et sont ensuite commercialisés, rendus visibles et accessibles via des plates-formes en ligne." Drucker (2014) note que le "livre du futur" brouille les frontières entre lecture et écriture, la distinction entre les différents espaces ne se faisant plus selon cette distinction mais selon des distinction à renégocier entre les acteurs, qu'ils soient chercheurs, éditeurs ou lecteurs. Comme l'indique Guyot (2007), le document est un document-activité voire documentorganisation, qui se définit dans une dynamique inter-espaces, et non plus comme une unité statique. Cette dynamique inclut l'espace d'interprétation ou de réception de l'oeuvre scientifique Bourgatte et Jacobi (2019), et son écrilecture (Broudoux et Kembellec, 2017). Au sein de cet éco-système interprétatif, Bourgatte et Jacobi (2019) nous éclairent sur le rôle de la "figure" et "figurabilisation", offrant un espace d'analyse des données scientifiques, qui est en même temps un espace de mise en visibilité.

 Problématique/Question de recherche Dans ce contexte, nous interrogeons les espaces au sein desquels se déploie l'éditorialisation scientifique en open access, et tentons de qualifier le document en tant qu'éco-système interprétatif numérique.